lundi 22 août 2011

Flash-back sur mes stages de D2-partie 4: la neurologie

Mon 4ème et dernier stage de ma première D2, je l'ai fait en neurologie, plus particulèrement aux soins intensifs et dans l'unité prenant en charge les AVC. Je ne vais pas parler de ce que j'ai pu faire dans mon stage comme dans les autres articles, mais plutôt d'une anecdote, qui m'a marqué, mais pas vraiment positivement, rien que le fait de l'évoquer là je suis en colère, en colère contre moi!

Dans le CHU où je suis il y a deux ailes de neuro, la Nord qui regroupe les soins intensifs et les AVC et l'Est qui regroupe le reste de la neuro. Dans l'aile Est il y a des lits qui appartiennent à l'aile Nord, il fallait donc dans cette aile un externe pour les lits du nord. Les 2 premières semaines, c'était moi l'externe au Nord de l'Est!


Un jour, alors que je revenais de ma pause déjeuner dans le service, un faisant fonction d'interne (FFI) de l'Est me demande si je n'ai pas vu ses externes. Je lui dis donc que non et il me demande si je peux l'aider. Comme j'avais rien à faire, j'accepte! Il me dit qu'il doit faire une biopsie des glandes salivaires et qu'il avait besoin que je l'assiste. Et là je sais pas pourquoi je lui dis que j'en avais déjà fait une en rhumato (bon c'est vrai j'en avais déjà fait une, mais vu la suite, j'aurais mieux fait de m'abstenir, vraiment). Il me demande donc si je veux la faire, je suis pas trop partante, je balbutie un "oui, mais faut quand même m'aider et m'assister car j'ai fait ça qu'une fois". Il me répond "allez tu vas la faire".

On rentre dans la chambre, je me présente à la patiente et lui demande si elle accepte que je fasse la biopsie, elle répond "oui", mais n'a pas l'air d'en avoir vraiment envie (que je la comprends). Je demande au FFI de m'aider, je me rassure en lui disant "c'est bien ça qu'il faut faire", il me fait "oui oui, vas-y" tout en restant derrière le chariot. (Pour vous montrer un peu la situation, j'ai fait ce dessin un peu sommaire sur Paint, vous comprendrez plus tard pourquoi c'est important.)

Du coup je me lance, je commence l'anesth tout en essayant de tenir la lèvre, c'est galère, j'ai pas trois mains, le FFI bouge pas, les bras croisés, ça m'agace, je lui fais part, il me dit de continuer... Pour ceux qui ne savent pas, pour une biopsie des glandes salivaires, il faut retrousser la lèvre inférieure en la tenant à une main, puis d'une autre main (c'est mieux quand c'est quelqu'un d'autre) il faut inciser sur une glande (on voit un petit bombement), ensuite la glande sort et il n'y a pu qu'à prendre la glande avec une pince et de couper avec un scapel (pour résumer il faut minimum 3 mains et même une 4ème pour tenir le flacon d'anapath)

Mais là le FFI reste derrière le chariot (voir dessin) en regardant de loin ce que je fais, je lui demande encore une fois de venir m'aider pour me passer les instruments et m'aider à tenir la lèvre. Je suis pas vraiment rassurée, je commence à avoir un gros coup de chaud, mais je me lance. J'essaye de bien tenir la lèvre comme je peux pour bien visualiser les glandes, je vérifie que la patiente est bien anesthésiée, je regarde plusieurs fois la petite glande qui me fait de l'oeil depuis un moment et je finis par inciser avec l'autre main. J'essaye de faire sortir la glande, mais rien... j'ai incisé un peu trop bas, je suis dégoutée, surtout pour la patiente, qui a quand même l'air de souffrir malgré tout.

Je suis vraiment pas bien, là je dis au FFI "c'est bon tu le fais", il me dit mais non vas-y recommence, je m'énerve un peu et je lui dis "non je referai pas, tu le fais", il capitule et finit par venir de l'autre côté du lit. Il me demande de lui servir d'assistante pour lui passer les instruments et tenir la lèvre (je le fais pour la pauvre patiente que j'ai déjà pas mal martyrisée, la pauvre, mais lui j'ai juste envie de lui dire "co*****").

Je suis vraiment pas très bien en sortant de la chambre, dans ma tête je me dis que j'ai vraiment merdé avec cette patiente, j'ai pas trop assuré sur ce coup là, vraiment pas, et c'est la patiente qui en a patit, et ça ça m'embête vraiment. Rien que d'y repenser, je m'en veux...

Je sais que je n'ai pas fait de faute médicale, que ce n'est pas si grave au fond et que la patiente s'en est sûrement remise. En tout cas j'espère ne plus faire la même erreur de faire un geste alors que je suis pas aidé, je me suis pas assez imposée, je savais très bien que je ne pouvais pas le faire sans qu'on ne m'assiste et je me suis laissée influencer par le FFI qui voulait que je le fasse.

J'en veux quand même au FFI de ne pas avoir su m'encadrer correctement et d'avoir oublié que je n'étais pas Shiva!

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